Souvenirs, saveurs et savoirs

Olivier Pasquiers
Dans la cuisine de grand-mère, danse un ballet de parfums, chaque effluve est une clé vers des trésors cachés de souvenirs. La marmite chantonne, et dans sa chanson, se cachent des histoires d’antan. Chaque grain de riz est un sourire, chaque bulle dans la sauce tomate est un rire éclatant. Les pommes de terre sautent joyeusement dans la poêle, comme des souvenirs qui font des cabrioles dans nos têtes, nous rappelant les jours de fête, les dimanches en famille, les jeux dans l’herbe verte.
Quand maman pétrit la pâte à pain, ses mains tissent la douceur des matins calmes, la chaleur des bras enveloppants. Les cookies au chocolat sortent du four et avec eux, s’envolent des éclats de nos aventures d’enfants, les genoux écorchés, les cabanes secrètes, les promesses murmurées sous les étoiles. Manger un cookie, c’est croquer dans le passé, c’est sourire à nos souvenirs qui refusent de s’effacer. Et là, sous le vieux pommier, on croque dans des pommes juteuses, nos rires se mêlent à la brise, et chaque croc est un flash, une image, un moment que l’on croyait perdu. Les fruits et les légumes de notre jardin sont comme des amis qui ne vieillissent pas, qui nous racontent, à chaque bouchée, les jeux d’été, les courses-poursuites, et ces longues soirées où l’on pouvait, rien qu’avec un morceau de gâteau, voyager jusqu’aux confins de l’imaginaire. La nourriture n’est pas juste un festin pour notre ventre, mais un festin pour notre cœur, toujours prêt à se rappeler et à aimer.